CHARTE D’ENGAGEMENTS INTER ASSOCIATIVE
DES ASSOCIATIONS DE
PROTECTION DE L’ENFANCE DE L’HERAULT
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RESUME
DE LA CHARTE
PREAMBULE
Cette
charte a été élaborée par 9 associations qui œuvrent dans le champ de la
protection de l’enfance dans le département de l’Hérault. Chacune
d’elles gère un ou plusieurs établissements et services qui accompagnent au
total plusieurs milliers de jeunes en difficulté ainsi que leurs familles
Dans
le contexte actuel (nouveau cadre législatif, restrictions budgétaires) il
apparaît nécessaire de développer les solidarités associatives pour
mieux appréhender ensemble les mises en concurrence et conflictualités subies
aujourd’hui.
Par
conséquent la charte affirme les finalités suivantes :
-
Favoriser l’émergence d’un positionnement commun au collectif
« Protection de l’enfance de l’Hérault ».
-
Promouvoir la place et le rôle des associations dans la mise en œuvre des
politiques publiques.
-
Créer les conditions d’un dialogue équilibré avec les autorités, base
d’un partenariat renouvelé.
I
- ASSOCIATIONS ET POLITIQUE DE PROTECTION DE L'ENFANCE
L’enjeu
majeur est celui de l’évolution de la place faite aux enfants dans notre société.
L’enfant et
l’adolescent ne sont pas des menaces ; ce sont des êtres en formation,
en devenir.
Face
à l’évolution des orientations politiques parfois contradictoires, nos
associations affirment clairement leur volonté de prendre
en compte l’enfant tel qu’il est, dans sa globalité, dans sa famille, dans
son environnement. Pour nous, le
projet pour l’enfant ne peut se réduire à l’entrée et à la sortie d’un
établissement.
Il
faut au contraire :
-
Articuler la protection immédiate lorsqu’elle est nécessaire et la
restauration du lien familial.
-
Réaffirmer notre conviction des capacités d’évolution positive des mineurs.
-
Revendiquer le droit à l’expérimentation, à l’adaptation du parcours de
l’enfant.
-
Refuser
que la montée en charge du coercitif ne se solde par le remplacement de la
dimension citoyenne.
II
- ASSOCIATIONS ET POUVOIRS PUBLICS : DES PARTENAIRESI
Avec
la décentralisation et les transferts de compétence vers les collectivités
territoriales, les règles du jeu entre associations et pouvoirs publics se sont
modifiées sensiblement.
Les
acteurs publics sont soumis à un contrôle de plus en plus prégnant, avec des
objectifs de rationalisation et de maîtrise des dépenses, qui les amènent à
vouloir encore plus cadrer l’action conduite et les outils ou ressources
existants. En ce qui concerne la protection de l’enfance, on remarque une tendance
des Conseils Généraux à internaliser des missions et fonctions initialement dévolues
aux associations.
Aussi,
malgré le souhait affirmé de relations de partenariat entre associations et
pouvoirs publics, des tensions et des incompréhensions réciproques se
manifestent.
Considérant
qu’une bonne connaissance mutuelle est la clé d’un véritable partenariat,
nos associations
souhaitent que les pouvoirs publics connaissent mieux le fait associatif et ses fonctions spécifiques rappelées ci-dessous :
Une
fonction d’expertise :
Du fait de leur histoire, de leurs valeurs, de la proximité de leurs
actions, nos
associations ont développé une véritable expertise. Elles jouent un rôle
essentiel dans l’observation et
l’analyse de l’évolution des publics et des changements sociétaux. Elles
peuvent apporter beaucoup dans la co-production et la co-évaluation des
politiques publiques.
Une
fonction d’innovation :
Grâce à leur proximité avec les problématiques et attentes des usagers, nos
associations ont développé une capacité de réaction, d’ajustement de leurs
projets et d’innovation.
Une
fonction gestionnaire :
L’ancienneté et l’investissement de nos associations dans la gestion d’établissements
et de services leur ont permis de développer des compétences spécifiques au
service de leurs projets et des personnes accompagnées. Elles remplissent cette
fonction dans un souci de gestion saine et efficace.
Une
fonction employeur
: Nos associations sont des acteurs économiques importants sur le territoire.
Elles sont,
dans leur rôle d’employeurs, garantes d’un certain mode de développement
économique et de management qu’il est important de valoriser.
Une
fonction de dynamisation du territoire :
La diversité des fonctions décrites ci-dessus fait de nos
associations des acteurs incontournables participant à la dynamisation du
territoire.
La
société est diverse et nos associations en sont le nécessaire reflet. Dans
ce sens, face à la tentation des pouvoirs publics de limiter le nombre de leurs
interlocuteurs, il est urgent de rappeler que le respect de la singularité des
différents acteurs associatifs, de la diversité des approches et des pratiques qu’ils défendent, est indispensable pour mener à bien la
finalité qu’ils partagent avec eux : la production de réponses adaptées et
évolutives.
Dans
leurs relations avec les pouvoirs publics, nos associations
sont et veulent être considérées
comme :
-
Des acteurs intervenant dans la proximité, des interlocuteurs légitimes, en
prise directe avec les problématiques des usagers et leurs besoins.
-
Des partenaires dans la mise en œuvre de missions d’intérêt général et
non de simples prestataires.
-
Des co-élaborateurs des politiques publiques.
Il
s’agit ainsi d’initier un mouvement qui, partant du constat d’une part de
la dépendance sur le plan économique et d’autre part de l’indépendance
statutaire des associations, ouvrirait sur une
reconnaissance partagée de l’interdépendance de ces deux parties prenantes
de l’action sociale.
III
- DES ENGAGEMENTS
Sur
la base des principes et objectifs développés ci-dessus,
les associations signataires s’engagent à œuvrer dans les directions
suivantes :
Un
engagement des associations au sein de chacune d'elles pour :
Défendre
le fait associatif lui-même et
les conditions de son exercice.
Proposer des actions innovantes et/ou expérimentales.
Gagner en lisibilité et visibilité ; mieux se faire connaître
Faire de l'associatif un lieu de débat
Favoriser
le lien entre le niveau associatif (bénévoles) et technique
(professionnels).
Un
engagement des associations entre elles pour :
Faire
vivre la solidarité inter associative au service du projet social commun.
Défendre
le fait associatif et les conditions de son exercice.
Organiser
des instances collectives de débats.
Elaborer
des positionnements communs à
présenter aux pouvoirs publics.
Un
engagement des associations vis-à-vis des pouvoirs publics
Rechercher
un dialogue constructif entre les responsables politiques et les
administrateurs des associations sur la base du partenariat, faire en sorte
que l’analyse critique soit véritablement réciproque.
La
co-évaluation pourrait notamment permettre à chacun de s’interroger sur
la mise en œuvre des politiques publiques.
Dialoguer
avec le partenaire politique et le partenaire administratif, savoir
s’adresser aux deux. Sortir d’une
relation uniquement liée à la gestion d’un équipement.
Rendre
visible et valoriser les acteurs sociaux que sont les associations.
Favoriser
la connaissance mutuelle, identifier les a-priori réciproques et
s’efforcer de les faire disparaître.
Inciter
la puissance publique à participer à un diagnostic partagé s’agissant
des mutations du secteur et de
leurs impacts sur l’identité et la dynamique associative.
S’engager
dans la voie d’une concertation équilibrée pour :
o
Défendre
des valeurs
o
Pour
ce faire, exercer une influence
o
Former
des citoyens, construire et reconstruire du lien social.